mardi 15 mai 2007

intervention de Harlem DESIR au Conseil national du Parti Socialiste

Chers camarades,

Je voudrais à mon tour rendre hommage à la détermination et à l’énergie de Ségolène Royal dans cette campagne, ainsi qu’à l’engagement des militants qui s’y sont investis dans toutes les fédérations, dans tout le pays.

Il nous faudra le moment venu, tirer toutes les leçons de cette élection, car même si il est normal que nous commencions à les évoquer aujourd’hui, nous sommes face à une autre échéance et la priorité doit être donné à la préparation des élections législatives. Cela nous impose unité, solidarité et responsabilité devant les Français et au service de nos candidats

Car la droite va maintenant tenter de s’accaparer tous les pouvoirs pour imposer toutes les régressions. Les Français attendent de nous que nous engagions cette bataille rassemblés pour pouvoir les protéger et les défendre avec la plus grande force possible pendant les cinq années qui viennent à l’Assemblée nationale, pour que puisse exister un contrepoids au pouvoir d’un seul homme et d’un seul parti. Pendant ces cinq ans il faut que la gauche soit forte, plus forte qu’elle ne l’a été après 2002, pour faire barrage quand c’est nécessaire, proposer d’autres politiques et préparer l’avenir.

Dans les quatre semaines qui viennent, l’urgence des urgences c’est donc le rassemblement, car tout dépend de la force collective du Parti socialiste. Faisons moins entendre de « je », parlons collectif, montrons aux français que nous sommes à leur service et pas d’abord préoccupé par des problèmes de leadership pour dans cinq ans.

Nous devons engager cette campagne en faisant tout pour gagner, même si nous savons que ce sera difficile, et mener un combat offensif sur la base de nos orientations et du projet socialiste, pour obtenir le score le plus élevé et remporter le plus grand nombre de circonscriptions possibles.

S’agissant des leçons de l’élection présidentielle, elles devront être tirées avec lucidité, mais pas dans la précipitation, pas dans les querelles d’appareil, pas dans les luttes de pouvoir.

C’est une condition indispensable si nous voulons mener à bien la refondation socialiste à laquelle tous nos efforts devront être consacrés pour préparer la reconquête au cours des cinq prochaines années.

Car notre défaite, et c’en est bien une, appelle cette refondation. Nous avons perdu une élection que nous partions pour gagner et qui pouvait être gagné, parce qu’au terme de cinq années au pouvoir, la droite se présentait avec un bilan désastreux, une politique rejetée par le pays et sanctionnée dans les urnes en 2004 et 2005.

Mais, face à une droite qui a reconstruit son discours, assumé son identité, son idéologie, et présenté une offre politique cohérente, même si nous en contestons l’injustice, nous n’avons pu convaincre de la notre, de cohérence. La campagne a été enthousiaste, combative, pleine d’élan, mais la mobilisation en contre ne pouvait suffire à emporter la conviction majoritaire et à assurer la victoire dans un pays en quête de solutions.

Il faudra analyser et comprendre, pourquoi, alors que le pays attendait un changement et avait conscience de sa nécessité pour sortir de l’ornière, il a choisi celui qui était proposé par le candidat du camp sortant, qui a réussi à échapper à son bilan, et non celui que nous aurions pu représenter et incarner.

Un immense travail politique est devant nous, il devra être mené collectivement et impliquer tout le Parti. Il porte sur notre identité socialiste et notre vision de la France dans un monde qui met au défi son modèle social, mais aussi son rayonnement, son influence et son rang. La France a besoin d’une gauche qui ouvre une alternative concrète à la dérive vers toujours plus d’individualisme, de sauvagerie économique et d’égoïsme social, une alternative à la société des golden parachutes, des jets privés et des yachts planqués pour les uns ; tandis que les autres n’ont pour perspective que les heures supplémentaires, les contrats de travail jetable et la relégation dans les banlieues vidéo surveillées.

Mais quel est le projet de la gauche pour la France du XXI siècle ? Quels moyens se donne t-elle de faire vivre ses valeurs dans une économie de plus en plus financiarisée, bousculée par l’émergence de nouvelles puissances ? Quelles politiques pour renouveler l’Etat social face à des défis comme le vieillissement de la population?

Des millions de Français attendent que nous disions plus concrètement quelle autre voie que celle avancée par la droite et les libéraux nous proposons : pour restaurer notre compétitivité tout en continuant à lutter contre les inégalités ; pour assurer à la fois la création et la redistribution de richesse ? Quelles sont nos réponses sur la réforme des systèmes de solidarité collective, les retraites, leur financement, la réforme de l’Etat, la dette ? De même sur le travail, nous avons parlé du plein emploi, et de la valeur travail mais pas assez des conditions de travail, de la précarité, de l’évolution des revenus et pas uniquement du salaire minimum, dans un marché du travail toujours plus instable, où même le travail qualifié est exposé aux délocalisations.

Toutes ces questions suscitent beaucoup d’inquiétudes et c’est pourquoi elles appellent des réponses non seulement de principe, mais précises, qui crédibilisent nos intentions et nos choix de société. Nous n’y sommes parvenus que de façon inégale, parce que nous n’avons pas mené ces débats à leur terme entre nous. Or si le pays a montré qu’il peut s’opposer avec virulence aux politiques de libéralisation, et même voter pour nous pour sanctionner un pouvoir en place, il a aussi montré qu’il ne croit pas aux seules bonnes intentions dans un moment où nos partenaires, notamment l’Allemagne, retrouvent leur compétitivité après avoir engagé des réformes. Nous ne sommes pas obligé de faire les même. Nous pouvons et nous devons inventer notre propre voie. Mais les Français savent que nous ne pouvons rester immobile et ils attendent de la gauche qu’elle dise quel autre changement est possible et non comment échapper au changement.

La tache est immense et elle devra d’abord viser au renforcement du Parti socialiste lui-même qui doit être la matrice de tout futur rassemblement de la gauche et des progressistes.

Pour être solide, crédible, répondre à la situation du pays et aux attentes des Français la refondation exigera du temps, des débats francs, centrés sur le fond. Il y faudra plusieurs grandes conventions, un travail rigoureux qui puissent déboucher sur des choix solides et clairs mais légitimes et acceptés par tous.

Elle devra se faire d’abord sur des idées et non sur des personnes, car nos problèmes sont politiques, ils concernent le fond de nos positions mais également nos méthodes de travail et d’élaboration. Limitons l’emprise sur nos débats de la personnalisation excessive et de la starisation de la vie politique qui nous font beaucoup de tort.

Concernant la stratégie, ne tranchons pas les options avant de les avoir examinées entre nous. Faisons nos choix nous même, après avoir écouté les autres, mais sans nous les faire dicter par la mode du jour. D’une façon générale, d’ailleurs, il ne faut pas que les choix que nous avons à faire nous soient imposé de l’extérieur par le système médiatique.

Concernant le centre, nous n‘avons pas à aider à construire à partir de l’UDF un centre qui jusqu’ici n’existe pas en France et dont tous les députés ou presque retournent d’où ils viennent, c'est-à-dire à droite. Là où existe un véritable parti démocrate en Europe, ou ailleurs, pense t-on que cela soit vraiment une bonne chose pour les socialistes ? Regardez ce qui se passe en Italie où cela débouche sur une fusion avec le Parti socialiste dont la première conséquence est la scission de ce dernier. Car l’objectif d’un Parti démocrate, si il parvient à émerger, et ce sera l’objectif de Bayrou, n’est pas d’aider les socialistes à gagner, mais de se substituer à eux comme force d’alternance face au parti conservateur. Le champ politique se structure alors dans le face à face entre un parti libéral modéré et un parti réactionnaire, ultraconservateur, les socialistes se divisant entre ceux qui rallient les libéraux démocrates et ceux qui ne l’acceptent pas et se retrouvent marginalisés dans une gauche protestataire vouée à l’impuissance.

Le projet de Bayrou, faute de pouvoir y parvenir au travers de la constitution d’une force parlementaire, est de tenter de le faire, en 2012, en se qualifiant au deuxième tour devant le candidat socialiste en comptant sur la porosité que nous aurions nous même entretenus entre notre électorat et le sien et en tentant de s’approprier le vote utile. Ne l’aidons pas à crédibiliser cette démarche. Soyons lucides, l’entreprise de Bayrou ne peut reposer que sur l’affaiblissement et l’éclatement du Parti socialiste.

Il n’en reste pas moins que nous sommes face à un défi nouveau concernant la stratégie d’alliance. Le score historiquement bas de la gauche le montre, même si tous ses électeurs ne se sont pas portés sur les candidats de gauche au premier tour. Mais la première réponse, c’est l’élargissement de l’assise du Parti socialiste lui-même pour le porter au niveau de tous les grands partis socialistes et sociaux démocrates en Europe, c'est-à-dire aux alentours de 35 %. Il est alors en position centrale pour nouer des alliances qui ne le déportent pas de son orientation, ne le satellise pas au bénéfice d’autres, et qui s’établissent sur une base programmatique claire.

Enfin, nous avons besoin de méthode dans nos débats. Veillons à un mode de fonctionnement interne démocratique, reposant sur les militants qui s’engagent activement et durablement. C’est sur eux que doivent reposer les décisions. Le parti doit être ouvert aux engagements nouveaux, mais pas manipulé et soumis à tous les mouvements browniens.

Nous avons donc trois temps devant nous.

D’abord, celui immédiat de l’élection législative, qui appelle unité, solidarité, ne doit laisser place ni aux règlements de compte, ni aux auto proclamations. C’est autour du Premier secrétaire, dans un dispositif collectif que nous avons à mener cette campagne.

Puis, celui de la refondation du Parti socialiste, de son identité, de son projet, à partir d’un bilan sérieux de l’élection présidentielle et de l’ensemble de la période précédente. Prenons le temps qu’il faut. Or après les législatives nous aurons probablement à nous opposer à l’Assemblée, dès cet été, aux premières mesures du pouvoir et à préparer des élections municipales dans un calendrier que nous ne connaissons pas. Ce travail de refondation sera donc difficile à mener avant les municipales et je crois que nous gagnerions à tenir notre Congrès après que cette étape soit passée.

Enfin viendra le temps du leadership, sans doute plus tôt que pour la dernière élection, deux ans avant l’élection présidentielle, peut être. Mais ne mettons pas les questions de personne en premier comme un substitut à l’effort de refondation collective. Le problème du leadership devra découler du choix que nous aurons fait sur le fond et non l’inverse.

Nous en redébattrons.

Chers camarades, pour conclure,

Aujourd’hui, notre responsabilité c’est l’unité entre nous au service des Français et cela doit l’emporter sur toute autre considération ; la nécessité c’est d’aider tous nos candidats, tous nos militants à relever le gant de ces élections législatives ;

demain, notre disponibilité, à tous, ce devra être de donner tous nos efforts au travail de rénovation politique qui a trop tardé.

C’est à quoi nous entendons nous consacrer, au service du Parti socialiste, car il n’y a pas d’autre force autour de la quelle structurer la gauche et préparer l’alternative.

Je vous remercie.

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RENCONTRE AVEC MIGUEL SEBASTIÁN OUVERTE A TOUS LES FRANÇAIS

UNE RENCONTRE AVEC MIGUEL SEBASTIÁN ORGANISÉE PAR LA SECTION DU PARTI SOCIALISTE DE MADRID ET OUVERTE A TOUT LE MONDE AURA LIEU LE 2 MAI À 19 HEURES AU CAFÉ MAHON PLAZA DEL 2 DE MAYO, 4

GRAND CONCERT DE SOUTIENT A S. ROYAL A CHARLETY

Grand concert de soutien à Ségolène ROYAL à CHARLETY, le 1er mai (17h00)(Ouverture des portes à 15h00) Le 1er mai nous avons le plaisir de t'inviter à participer à un grand concert de soutien à notre candidate, Ségolène ROYAL au stade Charlety. Outre Bénabar, Cali, Michel Delpech, Leny Escudero, Indochine, Rachida Khalil, Kéry James, Mokobé, Renaud, Sanseverino, Tikenjah, ont également donné leur accord pour se produire lors de ce concert: Yannick NOAH, La Grande Sophie, les Têtes Raides, Olivia RUIZ, Moustaki, Alain LLORCA de Gold....Cette liste n'est pas exhaustive. Au cours du concert, Ségolène ROYAL prendra la parole.

Déclaration de J.L.R. Zapatero - Dimanche 15 avril

Le chef du gouvernement socialiste espagnol José Luis Rodriguez Zapatero "ressent une grande empathie politique pour la candidate socialiste" Ségolène Royal.
M. Zapatero apportera personnellement son soutien à Mme Royal en assistant à un meeting de la candidate prévu le 19 avril à Toulouse. Il l'avait reçue à Madrid en septembre, à une époque où elle n'était pas encore la candidate officielle du PS.
"J'aime son programme et je crois que sa prédisposition à se maintenir à l'écoute est exemplaire. Mais, en plus, il me semble décisif qu'une femme soit pour la première fois dans les conditions d'accéder à la présidence de la République française.C'est un pas en avant très important pour l'amélioration de la condition de la femme à travers le monde et cela apporte une image de rénovation qui peut être très importante pour la France et pour toute l'Europe.
Cette campagne, de mon point de vue, a des caractéristiques qui la rendent particulièrement attractive.
L'Europe a besoin de la France pour continuer à avancer dans son projet et il est logique que dans toute l'Union européenne, ce processus électoral suscite une grande attente à un moment particulièrement important pour le projet européen".
Bonjour, Il peut vous sembler étrange de ne pas organiser de débat participatifs à Madrid, mais il est relativement compliqué de toucher le collectif des français de l'étranger à Madrid. Les français à Madrid s'intégrent relativement bien dans le tissu Madrilène et contrairement à d'autres pays nos compatriotes n'ont pas la nécessité de se regrouper. Il n'en reste pas moins que le comité de campagne de Ségolène Royal à Madrid est à votre disposition et est joignable à l'adresse de courrier électronique: segolene2007madrid@yahoo.fr Dans les prochaines semaines jusqu'aux élections certains évènements sont prévus et nous vous en tiendrons informés. Merci de nous contacter.
Conformément à la loi Française ce site ne sera pas actualisé entre Samedi 00h00 et Lundi 00h00. Ceci est le dernier message affiché sur le site durant cette suspension.

Votez Ségolène Royal dès le 1er tour !

COMMENT VOTER POUR L’ELECTION PRESIDENTIELLE


(22 avril et 6 mai 2007 de 8h00 à 18h00)


Pour l’élection présidentielle de 2007, les électeurs inscrits sur la liste électorale consulaire de Madrid pourront, selon leur lieu de résidence, voter dans les bureaux qui leur ont été indiqués dans la lettre circulaire en cours de diffusion, à savoir :
  • A Madrid , dans l’un des quatre bureaux qui seront ouverts dans les locaux du Consulat général, 10 Calle Marques de la Ensenada, 28004, métro Colòn (Tél. 91 700 7800)
  • A Alicante, dans les locaux de l’Antenne consulaire, Calle Arquitecto Morell, 8 - 03003, Alicante (Tél. 96 592 1836) ;
  • A Santa Cruz de Tenerife, dans les locaux de l’Agence consulaire, Calle Punta de la Vista, 3 - 1°, Cuevas Blancas, 38111 Santa Cruz de Tenerife (Tél. 92 223 2710) ;
  • A Valence, dans les locaux de l’Antenne consulaire, Calle Cronista Carreres, 11, 1-A, 46003 Valencia (Tél. 96 351 0359).
  • Et les nouveaux bureaux créés cette année

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